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news from Guyane to Mayotte
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la fin des dinosaures approchent...

la fin des dinosaures approchent...

le week-end dernier, nouvelles visites aux plages des hattes où viennent pondre les tortues luths depuis la nuit des temps. la marée était exceptionnelle et promettait de m'en prendre plein les yeux dès la fin de l'après-midi. la pluie s'est hélas (pour les photos) incrustée pour les deux jours. mais en même temps, les tortues osent sortir plus tôt; j'imagine que leur carapace de cuir, vestiges d'un temps crétacien, préfère de loin l'eau à la sècheresse et au coup de bâton du soleil guyanais.

vers 16h, deux tortues font déjà leur apparition mais il y a un monde fou sur la plage! pourquoi diable les autres me paraissent aussi stupides et incapables de saisir ce qui se jouent sur le sable qu'ils foulent aussi allègrement que l'alsphalte des croisées de dysneyland? comment peut-on faire autant de route, venir braver une région réputée pour ses moustiques, venir découvrir ces animaux extraordianaires donnaient la vie pour une fois devant eux ne pas comprendre que l'on devrait plutôt se trouver derrière?!

la nuit qui s'annonce renvoie tout ce vilain monde... et les tortues qui arrivent sur le sable trouvent alors une tranquilité plus proche de celle de leurs ancêtres pour venir creuser, avec la minutie d'un maître horloger, le trou qui va accueillir leurs quelques dizaines d'oeufs.

je décide de rester auprès de l'une d'elles, 1 bon mètre 60 pour 400kg, et pour assister à la lueur de la nuit tombante à ce spectacle unique de voir pondre un dinosaure. plus d'une heure et demie lui seront nécessaires pour rejoindre l'océan. sur le chemin qui me ramène à l'auberge, je croise des tortues tous les dix mètres, c'est incroyable! et même une tortue verte dans un petit trou, sur les hauteurs, et qui ne laisse apercevoir que le haut de sa carapace.

le lendemain matin, je suis sur la plage aux aurores pour profiter de ces conditions exceptionnelles et pour revoir encore les luths. je tombe très vite sur une jeune qui tente de regagner l'océan mais qu'un couple d'humanis debilis stresse à un point que la pauvre bête ne retrouve pas le son des vagues à trois mètres d'elle, épuisée qu'elle est d'avoir souffert soixante-dix oeufs en près de deux heures. je préfère la laisser reprendre ses esprits avec le moins de monde possible autour d'elle afin qu'elle regagne l'eau qui l'appelle à chaque coup de vague qui vient s'abattre sur le sable.

j'en trouve une autre un poil plus loin que les mêmes humanis superis debilis s'acharnent à vouloir photographier. j'hésite à leur proposer de mettre leur appareil dans l'anus de la bête histoire d'être sûrs d'avoir la bonne photo. je me contente de les éloigner et de protéger cette jeune bête qui me paraît bien inexpérimentée. le résultat une heure plus tard sera terrible: stress, inexpérience et fort coefficient de marées (l'eau s'introduisant dans le nid au moment de la ponte!) conduiront l'animal à casser tous ses oeufs sans pouvoir les recouvrir. une omelette pour les chiens et les vautours! la nature est parfois ainsi faite que tout ne marche pas toujours! surtout quand des éléments extérieurs s'en mêlent...

pour ma part, peu de photos cette fois, alors qu'il y en avait partout. j'aime les paradoxes. j'avais surtout besoin de m'en prendre plein les yeux et de simplement profiter de cette magie et de l'instant présent!